Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


8 VII 57 --- Le matin, Poulet-Malassis apprend que Lanier, dépositaire des livres publiés par Poulet-Malassis et De Broise, ne consent pas à utiliser son personnel pour la diffusion des Fleurs du mal ed. de 1857. Cette maison, l'«Imprimerie et Librairie religi3use de Julien, Lemer, Cosnard et Cie» a des raisons doctrinales de ne pas agir autrement (P-Z 343). Poulet-Malassis sait que Dentu a pris deux douzaines d'exemplaires. Il prévoit son arrivée à Paris quelques jours plus tard (Crépet O 207). [details]

13 VII 57 --- Mme Aupick répond à la lettre du 12 de Baudelaire (CPl I 937). Poulet-Malassis écrit à un de ses correspondants parisiens que les exemplaires des Fleurs du mal ed. de 1857 sont en sûreté et qu'il lui envoie franco par chemin de fer 200 exemplaires en feuilles. Il prie cette personne de les garder pour lui jusqu'à son prochain voyage, entre le 20 et le 25 juillet, moment où il les fera brocher et s'occupera de leur placement (Crépet O 208). Flaubert écrit à Baudelaire une lettre louant les Fleurs du mal ed. de 1857. Asselineau accompagne Baudelaire au Moniteur, où ils attendent le retour de Turgan de chez Fould, ministre, avec le visa d'imprimer l'article d'Edouard Thierry (LAB 150). [details]

après le 20 VIII 57 --- Le marquis de Custine écrit à Barbey d'Aurevilly une lettre, dans laquelle il proteste contre la condamnation des Fleurs du mal ed. de 1857. Il y voit le vice "affreusement caractérisé" et compare l'ouvrage à l'Evangile à cause de cette peinture franche de l'iniquité. Barbey remettra cette lettre à Baudelaire (LAB 48). Baudelaire offre à Chaix d'Est-Ange fils, son avocat, un autre exemplaire des Fleurs du mal ed. de 1857 relié par Lortic, dédié au "Défenseur des Fleurs du Mal" (CatBN57 62). Paul Auguez, converti au magnétisme chrétien, écrit à Baudelaire à propos du procès des Fleurs du mal ed. de 1857 (LAB 22). Devant Poulet-Malassis et Asselineau, Baudelaire s'étonne que Pinard, ayant requis contre lui, ne l'invite pas à dîner (Marsan A 250). Poulet-Malassis écrit à Asselineau qu'il mettrait en terre l'édition des Fleurs du mal ed. de 1857 plutôt que de la publier avec des cartons [recomposition des poèmes pour suivre les conséquences de la décision de justice--la disparition des poèmes condamnés entraînerait des changements de composition dans ceux dont les textes y touchent] (Crépet O 208-209). [details]

Fin VIII 57 --- A 6h Baudelaire voit Pinard, son juge et Vaisse, procureur général à la Cour de Paris. Il veut s'entendre avec Poulet-Malassis sur un appel éventuel. S'ils se soumettaient tout de suite au jugement, il y aurait remise d'amendes (CPl I 424). Poulet-Malassis apprend de son beau-frère De Broise qu'on les a ridiculement défendus lors du procès. Poulet-Malassis regrette pour Baudelaire que Femmes damnées soient assimilées pour l'heure à des photographies obscènes. Il déclare qu'il ne consentira jamais à la mutilation du livre. Baudelaire ne lui a pas envoyé ses Articles justificatifs (Crépet O 212). [details]

10 XI 57 --- Poulet-Malassis écrit à Asselineau en se plaignant de l'attitude de Baudelaire. Celui-ci conseille la réimpression en cartons des Fleurs du mal ed. de 1857, malgré la décision de justice à ce sujet. Poulet-Malassis pense que s'il suivait les idées de Baudelaire, cela les exposerait à de nouvelles poursuites et répandrait dans Paris la méfiance et le soupçon contre eux (Crépet O 413n). Le Gaulois annonce que le Présent s'appelle maintenant la Revue européenne, et cite Baudelaire parmi ses collaborateurs les plus remarquables (FMCBP 548-549). [details]

15 III 59 --- Danse macabre paraît dans la Revue contemporaine (FM42 232). Edouard Houssaye autorise Delâtre, imprimeur de la rue Saint-Jacques, à donner à Baudelaire un exemplaire des oeuvres de Méryon (Crépet O 16). Duranty mentionne Baudelaire, sans l'attaquer, dans le Courrier de Paris {2}. [details]

début IX 59 --- Poulet-Malassis envoie 100 francs à Baudelaire (Crépet O 214). [details]

env IX 59 --- Poulet-Malassis, qui est dans une situation difficile vis-à-vis de sa famille, demande à Baudelaire de retirer de chez de Calonne autant d'argent que possible. Il vient de savoir par Hippolyte Babou que de Calonne a accepté, mais qu'il n'a pas encore payé, deux traites tirées sur la Revue contemporaine. Poulet-Malassis reçoit une dépêche lui apprenant que de Calonne est parti sans acquitter les délégations qu'il a acceptées. Poulet-Malassis envoie un billet de 800 francs à Baudelaire qui doit le faire escompter à Paris. Il espère qu'avec d'autres billets il réunira la somme requise. Poulet-Malassis conseille à Baudelaire d'aller demander au père de Monselet d'escompter un billet qu'il lui enverra le lendemain (Crépet O 213-214). [details]

IX 59 --- Ecrivant à Mme Sabatier, Maxime Du Camp caractérise Baudelaire comme "le ravagé" (Crépet O 213-214). [details]

14 III 62 --- Baudelaire rend visite à Jongkind, peut-être en compagnie de Poulet-Malassis. Là ils examinent le travail de ce peintre. Baudelaire s'intéresse à un tableau "avec ... deux vaches". Jongkind fait cadeau à Baudelaire de son Cahier de Six Eaux-fortes - Vues de Hollande, qu'il dédicace au poète (Crépet O 16). [details]

15 III 62 --- La Revue anecdotique publie sans signature d'auteur la notice de Baudelaire sur la mort de Paul de Molènes (CPl II 1880). Poulet-Malassis se rend chez Jongkind pour lui offrir des arrhes de cinquante pour cent sur un tableau. L'artiste, tout de suite après le départ de Poulet-Malassis, écrit à Baudelaire pour lui demander de le recommander auprès de ses amis, de faire sur lui des articles critiques et en l'appuyant de lui permettre la réalisation de son désir d'exposer un de ses tableaux ["avec les deux vaches"] chez Martinet, boulevard des Italiens (Crépet O 16). La Bibliographie de la France enregistre le quatrième tirage des Histoires extraordinaires (T ). [details]

4 V 66 --- Ange Pechméja écrit à Poulet-Malassis pour répondre à la lettre de Baudelaire. Il se réjouit de savoir que la nouvelle de la mort du poète est fausse et désire être informé de l'état de santé du malade (Crépet O 205). Dans l'Avenir national, Alphonse Duchesne donne le bulletin de santé de Baudelaire (T ). [details]